vendredi 23 septembre 2016

une thérapie du contact

Souvent on me questionne sur la spécificité de la gestalt-thérapie.
Il me semble que le plus éclairant est de la décrire comme une thérapie qui s'intéresse en premier lieu à la notion du contact : contact avec l'autre, contact avec son environnement au sens large. Avec cette perspective en tête, on peut facilement remarquer que toute problématique (pourrait-on dire toute pathologie ?) est une problématique de contact.

Le contact ici peut être décrit autant comme un instant que comme un lieu, le moment et l'endroit où deux différences acceptent de se toucher : entrer en contact.
C'est aussi une modalité, une posture, une suite d'actions qui va nous permettre de rester en contact, de maintenir le contact.
On voit bien qu'ici la question de l'autre est primordiale, puisqu'on ne peut définir le contact qu'avec quelque chose d'autre. Il y a donc toujours prise en compte de l'autre, mais aussi de ma propre responsabilité. Il y a co-création.



Récemment je suis "tombé"sur le blog d'une psy sur Internet qui m'a beaucoup amusé. Cette professionnelle s'y livre en toute franchise, avec une expression volontairement spontanée, cultivant un style proche de celui des magazines féminins, entre billet d'humeur et discussions entre copines. Le ton m'a, dans un premier temps, séduit.

L'un des billets publiés s'affichait comme un coup de gueule contre "les patients qui ne viennent pas et ne préviennent pas". Aussi bien ceux qui prennent contact pour la première fois, que ceux qui sont en contact depuis longtemps...
Réjoui dans un premier temps par la forme, j'ai rapidement déchanté. Rien n'était interrogé du processus qui lie ce trio : moi, le contact, l'autre. L'autre (le patient) y était simplement défini comme : lâche, infantile, irrespectueux, impoli... Sous-entendu : il y a une faute et elle est portée par le patient, le thérapeute étant, lui, de son côté, irréprochable...

Un gestalt thérapeute dans une telle situation s'intéressera au processus. Interrogera ce qui s'est passé lors du contact avec le patient, analysera ce qui s'est passé pour lui à cette occasion, émettra des hypothèses sur ce qui s'est passé pour le patient à cette occasion aussi.
C'est déjà une masse d'informations et de projections imaginaires qu'il sera intéressant de mettre au travail, de valider ou d'invalider avec le patient lors du prochain contact.

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