dimanche 28 octobre 2012

Une thérapie en groupe ?

C'est difficile d'imaginer que l'on puisse faire de la thérapie en groupe, tant cette pratique est souvent liée à l'idée d'une introspection, d'une intimité partagée dans le cadre d'un tête à tête.

La thérapie en groupe — différente des groupes de parole qui accueillent des personnes partageant une même problématique (par exemple la dépendance à l'alcool, le surpoids etc) — est utilisée dans le cadre de thérapies dites humanistes.
L'un de ses célèbres promoteurs est Irvin Yalom, auteur de nombreux romans à succès et également de livres tels "La thérapie existentielle"  et "the Theory and Practice of Group Therapy", titre qui a ma connaissance n'est toujours pas traduit en français.

De quoi s'agit-il, et à quoi ça sert ?

Peut-être faut-il faire une petite parenthèse pour préciser que, dans le cadre d'une analyse ou d'une thérapie en tête à tête, contrairement aux apparences, on n'est pas que deux. La dynamique du transfert (projections imaginaires du client sur le psychanalyste comme sur la situation analytique) engendre la présence plus ou moins consciente d'un ou de plusieurs tiers.
Par exemple vous avez le sentiment que le psychanalyste ne vous écoute pas : vous notez que cela vous évoque ce que vous avez vécu avec vos parents, votre maîtresse d'école etc. Dans ce cas, vos parents ou votre maîtresse d'école s'invitent en quelque sorte dans le cabinet du thérapeute.

La thérapie en groupe intègre la présence de l'autre dans son cadre. Un certain nombre de règles sont posées pour que chacun puisse s'exposer au regard des autres sans crainte. Bienveillance et confidentialité sont de rigueur évidemment, car chacun va travailler avec le thérapeute au sein du groupe, au vu et au su de ce groupe.
Cette forme de thérapie est tout à fait indiquée pour les personnes qui vivent des situations où le regard d'autrui est important. Du simple sentiment de "ne pas s'aimer", à la honte liée à l'expérience d'une différence (différence physique, sociale, de comportement...) : mais rares sont les situations humaines où l'autre n'est pas convié.
Chacun se confronte à sa difficulté à se tenir devant les autres avec sa problématique, tout le monde partage cela. Et par cette mise en commun, in situ, rapidement le groupe, vu au début comme un péril, devient un support. L'un apprend de l'autre, ceux qui se voyaient opposés se trouvent des terrains d'entente, ceux qui se croyaient semblables s'ouvrent finement à leurs divergences.

Souvent les participants, à l'issue d'un groupe, ne voient plus les choses tout à fait de la même façon. Le bénéfice est d'autant plus grand si le travail se poursuit plusieurs séances de suite avec le même groupe.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

de quoi écrire un article pour répondre à la question :)