Notre corps : il nous paraît souvent être un objet dont nous serions le propriétaire, un objet mobile, comme une voiture, impression qui nous amène à dire "j'ai un corps comme ceci", plutôt que "je suis un corps comme ceci".
Le corps, silencieusement, se métamorphose au fur et à mesure des années : c'est normal, c'est moi, il se transforme en même temps que moi. Et puis soudain, il semble mû d'une vie propre, d'une volonté divergente de la mienne : il a mal ici quand je bouge, il montre ça et là des symptômes dont je ne veux pas. Il ne m'obéit pas, parfois il fait même des choses gênantes, dit tout haut ce que je pense tout bas...
Il traduit alors la complexité de mon être, matérialise mon discours intérieur : je ne suis pas tout d'un bloc. En moi, peuvent cohabiter des ambivalences, voir des antagonismes.
Il y a aussi ces moments où je le regarde, lui reprochant d'être ce qu'il est (donc ce que je suis). Blond ou brun, petit, grand... : enfin, ce n'est pas moi qui ai choisi cela !!!
Mais c'est pourtant dans cette enveloppe de chair et de muscles, dans cette architecture élastique parcourue d'os et d'organes, c'est bien dans ce monde vivant et chaud que s'exprime mon plaisir et que naît ma pensée.
Il traduit alors la complexité de mon être, matérialise mon discours intérieur : je ne suis pas tout d'un bloc. En moi, peuvent cohabiter des ambivalences, voir des antagonismes.
Il y a aussi ces moments où je le regarde, lui reprochant d'être ce qu'il est (donc ce que je suis). Blond ou brun, petit, grand... : enfin, ce n'est pas moi qui ai choisi cela !!!
Mais c'est pourtant dans cette enveloppe de chair et de muscles, dans cette architecture élastique parcourue d'os et d'organes, c'est bien dans ce monde vivant et chaud que s'exprime mon plaisir et que naît ma pensée.
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