mardi 8 janvier 2013

Les fêtes de fin d'année

Décembre est un mois d'appels téléphoniques.

De nouveaux patients se décident, sur un mode abattu ("Ce désir de psy que je traîne depuis des années...."), ou sur un mode surexcité ("Non, vraiment, ce n'est plus possible..."), beaucoup sont mus par la perspective du retour annuel des fêtes de fin d'année.

Il y a la fête traditionnellement familiale, Noël, suivie de celle, plus festive, plus ouverte sur le cercle amical ou relationnel, du Nouvel An.
Celle où l'on se demande "Qui j'aime ?" et "Qui m'aime dans cette famille-là?" ; puis celle où l'on se demande, "À part ma famille, qui m'aime dans ce monde-là ?"
Posés de cette façon, les enjeux sont de taille.

La façon la plus simple de se représenter le lien est bien de s'en référer à la réalité d'une corde, d'une ficelle qui relierait deux êtres.
Si la tension de la corde est trop forte, l'un ou l'autre des protagonistes risque de lâcher prise.
Si elle est trop lâche, il y a fort à parier que le lien semblera inexistant, insuffisant.

Prendre soin de la relation demande à chacun de l'attention à l'autre et à soi en même temps. C'est la relation duelle.

La complexité dans une famille est que nous sommes tous pris dans un faisceau de relations. Comme chaque être vient du deux, le module de base de la famille est le trois. C'est un monde sans dualité, le lien est forcément mis en perspective avec d'autres, comme dans ces jeux d'enfants où avec une seule ficelle on arrive à créer une structure en trois dimensions.
Dans la famille, on se sent moins acteur de la relation comme c'est le cas pour une relation duelle. Pris dans un système, on peut même se sentir agi, objet d'une interaction de relations à laquelle on ne peut rien. Certains d'entre nous le ressentent vivement lors des réunions de famille.

La place que l'on occupe dans sa famille résonne toujours avec la question : "Qui suis-je ?"


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