lundi 30 juillet 2012

Le prix du désir

Une jeune amie l'autre soir me raconte qu'elle a été voir un psychothérapeute. C'est une femme que j'aime bien, sans la connaître depuis très longtemps, ni très intimement. J'apprends à cette occasion que cette démarche était pour elle "une première".

Si elle me dévoile tout cela ce n'est pas par goût de la confession : c'est que, sans le chercher, à cette occasion, elle a été mise en relation à deux reprises avec des gestalt thérapeutes. Elle a plaisir à partager avec moi cette coincidence.

La première fois c'est par le hasard d'un annuaire. Le thérapeute choisi puis appelé au téléphone l'a redirigée de suite vers un confrère gestaltiste. Elle ne fait qu'une séance avec lui, quelque chose ne s'opère pas entre eux deux.
Puis quelqu'un lui conseille un autre thérapeute, une femme. "Elle est formidable", me dit mon amie, "elle est vers l'Opéra". Je crois entendre dans cette précision une filiation subtile avec le monde du chant et de la musique auquel est sensible ma jeune amie.
Sans chercher à en savoir plus ni sur cette professionnelle ni sur la démarche de mon amie, je comprends cependant que le travail débuté s'est arrêté pour des raisons financières. Je me permets de questionner :
- "Mais que s'est-il dit autour de cette question d'argent ?"
En fait, rien : une séance "ratée", en tout cas oubliée, a permis l'arrêt de la thérapie, quelques messages échangés ont adouci la brutalité de la rupture.

C'est un cas classique. Le client ne se sent pas autorisé à interrompre le travail commencé, surtout pour des raisons qui lui paraissent bassement matérielles parfois honteuses. Certains professionnels avancent d'emblée que le manque d'argent n'est qu'un prétexte, une "fausse" raison...
D'expérience je sais que les deux choses cohabitent, s'entrelacent, et doivent être regardées différemment : il y a peut-être une difficulté à poursuivre le travail qui se masque derrière la difficulté à payer les séances ; néanmoins cette question d'argent doit être mise à plat.

J'invite mon amie à en reparler avec cette thérapeute. Je lui apprends que souvent les professionnels font des ajustements de leurs tarifs afin de permettre au patient de poursuivre sa démarche. C'est un ajustement, temporaire, qui peut être bénéfique.

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